Donald Trump a affirmé vendredi que la riposte de la Chine à ses droits de douane punitifs traduisait la « panique » de Pékin et a continué de se montrer indifférent à la déroute sur les marchés financiers.
La Chine a mal joué le coup, ils ont paniqué : la seule chose qu'ils ne peuvent pas se permettre de faire.
L'exécutif américain avait prévenu les partenaires commerciaux des États-Unis de ne pas riposter à ses droits de douane, au risque de subir des surtaxes additionnelles sur leurs produits.
Mais Pékin a annoncé vendredi imposer à son tour des droits de douane supplémentaires de 34 % sur les produits américains dès le 10 avril, en plus du taux des droits de douane actuellement applicables
.
La réplique de la Chine s'est traduite vendredi par une aggravation des pertes sur les marchés financiers, déjà plombés la veille par les annonces américaines de droits de douane massifs : +10 % pour quasiment tous les produits à partir de samedi, puis dès la semaine prochaine +34% pour la Chine et +20% pour l'Union européenne...
Wall Street a dégringolé de près de 6 % à la clôture.
Les séances en Asie et en Europe se sont terminées en débâcle : -4,26 % à Paris, -4,95 % à Londres, -2,75 % à Tokyo.
Les places chinoises étaient fermées en raison d'un jour férié.
Les cours du pétrole dégringolaient encore d'environ 7 %, et le cuivre suivait le même mouvement.
Donald Trump a une nouvelle fois évacué vendredi ces secousses, qui traduisent l'inquiétude de l'économie mondiale face à la magnitude de son offensive commerciale.

C'est un bon moment pour devenir riche
Sachez que je ne changerai jamais de politique. C'est un bon moment pour devenir riche, plus riche que jamais!
, a écrit le président américain, toujours en lettres majuscules sur Truth Social.
Il a aussi appelé la Réserve fédérale à baisser les taux d'intérêt, estimant qu'il y avait déjà eu des progrès significatifs sur l'inflation depuis son retour au pouvoir en janvier.
Quelques minutes plus tard, le président de l'institution monétaire a pourtant brossé un tableau plutôt sombre des nouvelles perspectives pour l'économie américaine, avec les droits de douane : potentiellement moins de croissance, plus d'inflation et plus de chômage.
Sur les marchés financiers, les entreprises qu'ont fuies ces derniers jours les investisseurs sont celles dont le modèle de production est en péril en raison de leur dépendance aux importations en provenance d'Asie, comme l'industrie textile.
Effets punitifs pour la Chine
Les nouveaux droits de douane sont en effet particulièrement punitifs pour la Chine (qui, déjà précédemment visée, verra au total les taxes sur ses produits atteindre 54 %), le Cambodge (+49 %), le Vietnam (+46 %), le Bangladesh (+37 %), ou encore le Japon (+24 %) et l'Union européenne (+ 20 %).
Cela représente quelque 80 pays et territoires, en comptant les 27 pays du bloc européen.
Donald Trump a révélé vendredi avoir eu une discussion très productive
sur les taxes douanières avec le plus haut dirigeant vietnamien, le secrétaire général du Parti communiste To Lam, affirmant que Hanoï était prêt à réduire à zéro
ses taxes sur les produits américains.
Je lui ai dit attendre avec impatience une rencontre dans un futur proche
, a ajouté le président américain sur Truth Social, semblant laisser la porte ouverte aux négociations.
La récente salve de tarifs douaniers américains arrive après d'autres, plus ciblées : +25 % sur l'acier et l'aluminium mais aussi, depuis jeudi, +25 % sur les voitures importées aux États-Unis.
Le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, s'est lui entretenu avec ses homologues américains vendredi. Il a rapporté à l'issue de cette réunion que l'UE s'était engagée à mener des négociations sérieuses
tout en étant prête à défendre ses intérêts
.
Selon la secrétaire générale de l'ONU, commerce et développement (CNUCED), Rebeca Grynspan, vendredi, la hausse des droits de douane va frapper les vulnérables et les pauvres
le plus durement.