Sous les montagnes de gravats et de métal tordu, on continue d’entendre des cris. Mais après des jours à creuser à mains nues dans les décombres, les sauveteurs commencent à perdre espoir. “Le plus dur c’est de savoir qu’ils sont là mais qu’on risque de ne pas arriver à temps”, se désole Tay Zar Lin, devant les ruines d’un immeuble effondré, à Mandalay.

Les secours ont très peu de matériel, voire aucun, et ils ne peuvent compter que sur leur “seule détermination” pour sauver les 90 personnes coincées sous cet amas de béton et de ferraille, poursuit le jeune homme de 28 ans. Dimanche [30 mars], ils ont réussi à sortir 29 personnes vivantes. Mais la joie a été de courte durée, huit corps sans vie ont ensuite suivi.

Ici, les habitants ont le sentiment déchirant que les opérations de sauvetage pourraient être plus efficaces si seulement la junte au pouvoir s’en donnait la peine. “Nous aimerions faire davantage, mais nous n’avons ni l’équipement ni les compétences nécessaires pour sauver plus de gens”, explique Tay, bénévole pour l’association Myat Thadar. Le jeune homme est au bout de ses forces mais lance : “Je veux continuer à creuser. Si nous nous arrêtons, qui va le faire ?”

Mais sans engins de chantier pour les aider à déblayer, les progrès pour retrouver les milliers de personnes ensevelies sous des maisons, des écoles et des bureaux sont d’une lenteur désespérante.

Un pays exsangue

Après quatre