
Göksu Deniz Ünsal fait partie des centaines de milliers de personnes qui ont afflué le 29 mars au meeting organisé par le CHP en soutien à Ekrem Imamoglu. Mais les revendications de cette étudiante vont au-delà du seul cas, emblématique, du maire d’Istanbul, explique-t-elle à BBC Türkçe. “Nous ne sommes pas là que pour Imamoglu, ce n’est que le déclencheur. Ce que ma génération demande, c’est le droit, la loi et la justice !”
“Droit, loi, justice”, c’est le slogan que crient ceux qui manifestent depuis l’arrestation, le 19 mars, d’Ekrem Imamoglu, démis de ses fonctions et incarcéré quatre jours plus tard, qui a provoqué les plus importantes manifestations en Turquie depuis 2013. Notamment devant la mairie d’Istanbul, située dans le quartier de Saraçhane, dans les premiers jours de la mobilisation, malgré l’interdiction des rassemblements par la préfecture d’Istanbul.
Dans l’une de ces manifestations, des slogans comme “Le jour viendra où le vent tournera, et l’AKP devra rendre des comptes au peuple” ou “Nous gagnerons en résistant” ont été scandés, rapporte le quotidien de gauche Evrensel.
Les étudiants “en première ligne”
Le journal a aussi relevé cette phrase : “Ne me gronde pas maman, je suis là pour toi aussi” sur une pancarte brandie par une jeune manifestante aux cheveux teints en blond.
Ce qui frappe dans ce mouvement, c’est la place prépondérante de la jeunesse étudiante, qui forme le principal contingent des manifestants contre le pouvoir, dans les rues et sur les campus, malgré la répression de la police et les attaques de certains groupes de partisans de formations d’extrême droite.
Le quotidien Cumhuriyet a interrogé certains de ces étudiants “en première ligne”. “Ce n’est pas que pour Imamoglu que les étudiants se révoltent, mais aussi à cause de la misère grandissante de ces dernières années, de la difficulté qu’ont les gens, même diplômés, à trouver un emploi”, explique Zeynep, 21 ans, qui étudie à l’université d’Ankara. La Turquie est en effet confrontée à une crise économique qui conjugue inflation record et explosion des inégalités.
“Nous voulons protéger nos droits, que l’on piétine. Toutes ces histoires autour d’une prétendue ‘jeunesse apolitique’ ont été balayées”, explique de son côté, Çigdem, 22 ans, qui étudie à l’Université technique d’Istanbul.
“Le pays va dans le mur”
Défense des droits et crise économique, voilà ce qui revient systématiquement dans les témoignages des contestataires.
“J’étudie le droit dans un pays où ce mot n’a plus de sens”, explique au média en ligne indépendant Bianet un jeune de 18 ans présent à l’une des manifestations qui se sont déroulées devant la mairie d’Istanbul. “L’injustice est partout, la Constitution est bafouée. Ils arrêtent des gens chaque jour, juste parce qu’ils viennent ici. Ils m’arrêteront peut-être mais je ne veux plus vivre avec cette peur, je ne veux pas laisser ce pouvoir me voler ma jeunesse.”
“Le pays va dans le mur et on a perdu la pédale de frein : l’économie est foutue, la justice n’existe plus”, se désespère un retraité également présent à ce rassemblement.
“Dans ce pays, je n’arrive pas à me projeter dans l’avenir, à rêver. Même les enfants de 12 ou 13 ans rêvent de partir à l’étranger”, témoigne à BBC Türkçe Yagiz Bora, 18 ans, qui arbore un tatouage du fondateur de la République turque, Mustafa Kemal Atatürk.
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