"Un amour et un attachement charnel à Valence" : à gauche, Jules Boyadjian officialise sa candidature aux municipales
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Jules Boyadjian a officiellement déclaré sa candidature aux élections municipales 2026 pour Valence lors d'une réunion publique ce samedi 5 avril 2025. L'ancien du Parti socialiste préside aujourd'hui le collectif citoyen divers gauche "Le choix de Valence".
Les élections municipales 2026 se rapprochent et ça commence à s'animer du côté des candidats pour la Ville de Valence. Jules Boyadjian, président du "Choix de Valence", se lance officiellement dans la bataille en officialisant sa candidature ce samedi après-midi, lors d'une réunion publique de son collectif citoyen divers gauche à la MJC Châteauvert.
Logement social, commerce en centre-ville, transports
"C'est d'abord un projet pour une ville plus solidaire, plus juste, plus saine - avec un travail de prévention en matière de santé et d'écologie pour nous préparer aux défis de demain - et puis également, pour une ville plus sûre, puisque les conditions de la sécurité se sont particulièrement dégradées au cours de ces dernières années, amorce Jules Boyadjian. La sécurité, et notamment la question du narcotrafic, est un sujet particulièrement prégnant. On contaste que beaucoup par, hélas, de la situation et des conditions dans lequel le logement social est aujourd'hui dégradé. La réalité est moins de lutter contre le narcotrafic - c'est essentiel - mais [de questionner] comment a-t-on créé un terrain de jeu propice au développement, au déploiement et à l'implantation des narcotrafiquants ? La question du logement social est essentielle. Nous allons donc rénover ce logement social, rétablir des postes de conciergerie et nous allons faire tout cela en lien avec la police et la justice pour que l'on puisse, en parallèle, traquer les narcotrafiquants."
"Nous avons également des quartiers qui se déclassent socialement, de manière très dure, très lourde, et pas simplement dans les quartiers politiques, mais dans l'ensemble de la ville, poursuit le candidat. Et puis, nous souhaitons opérer une réorganisation de la ville puisque aujourd'hui, Valence est pour beaucoup une ville dans laquelle on dort la semaine et on va consommer en zone des Couleures. Notre objectif est de revitaliser notre centre-ville par une mobilisation assez forte des transports en faveur du centre-ville et par un plan de mobilité."
"Valence, une ville que j'aime par-dessus tout"
À 38 ans, c'est son enfance en centre-ville de Valence qui amène aujourd'hui Jules Boyadjian à s'engager davantage. "Un amour, un attachement charnel à la ville dans laquelle j'ai grandi, où je me suis implanté, décrit le fils du coiffeur Raffi, installé autrefois place des Clercs. Pour moi, c'est évident, Valence, c'est ma ville. C'est une ville que j'aime par-dessus tout."
Encarté Parti socialiste (PS), Jules Boyadjian devient assistant parlementaire de François Hollande après ses études à Bordeaux. Il passe ensuite d'un cabinet ministériel à l'autre aux côtés de Bernard Cazeneuve : Affaires européennes, Budget, Intérieur et enfin, en charge du Parlement à Matignon. Celui qui œuvre à la politique en coulisses ne renouvèle pas son adhésion au PS en 2017, sans pour autant accepter de s'engager dans le mouvement macroniste. Jules Boyadjian participe à la campagne de Christiane Taubira pour la présidentielle 2022.
En cabinet ministériel ou en milieu associatif, contre la radicalisation
Puis, c'est l'associatif à partir de 2017. Au sein du groupe SOS qui œuvre pour l'entrepreneuriat social, Jules Boyadjian explique avoir "créé le plus grand dispositif européen d'accompagnement, de désengagement et de réinsertion des personnes appréhendées pour des faits de terrorisme." Il s'investit aussi en matière de violences conjugales. En 2022, il devient directeur général adjoint de l'association Aurore, qui intervient auprès d'un public en situation de précarité et d'exclusion.
"J'ai accompagné le ministère de l'Intérieur dans un contexte marqué par les actes terroristes. J'ai souhaité ensuite voir ce que cela faisait de mettre en œuvre des politiques publiques en lien avec des secteurs qui me tiennent à cœur : l'intérêt général, le service à la personne, le soutien des plus fragiles, la lutte contre la radicalisation, développe Jules Boyadjian. Quand on veut incarner une action politique, il faut d'abord connaître les politiques publiques des deux côtés de la barrière : les mettre en œuvre, constater ses forces, ses faiblesses et il faut aussi pouvoir recruter, avoir géré des instances sociales, des instances représentatives du personnel, des CSE. Ce sont donc toutes ces responsabilités, ces connaissances, ces savoir-faire que je souhaite réinvestir pour la Ville et pour lesquels je me sens prêt."
La cause arménienne
Le trentenaire cite aussi ses origines arméniennes, sans avoir "une approche communautaire du vote". "C'est une part importante de ma vie, livre Jules Boyadjian. L'investissement contre les injustices part de mon engagement dans la cause arménienne." Pendant qu'il est président du Comité de défense de la cause arménienne, le mouvement ultranationaliste turc des Loups gris est dissous. Le candidat veut rappeler que "tous les Valentinois se sentent concernés par cette cause, parce qu'ils ont tous un ami, qu'ils ont tous appris sur un terrain de foot, autour d'un verre, l'histoire des Arméniens".
Karim Chkeri, candidat La France Insoumise (LFI) aux dernières législatives, et Renaud Ribes, secrétaire du PS à Valence, se sont ralliés à Jules Boyadjian. Face à l'"Appel pour Valence", l'alliance socialiste, écologiste, communiste - sans LFI pour le moment -, il ne craint pas de diviser un peu plus la gauche avec sa candidature sous la bannière de son collectif citoyen "Le choix de Valence". "Les partis politiques sont très préoccupés par les agendas nationaux et pendant qu'ils se préoccupaient des agendas nationaux, nous nous sommes occupés de la vie des Valentinois. Nous, on est obsédés par Valence et depuis de nombreux mois. Le Nouveau Front populaire (NFP) était une force, mais qui est d'ores et déjà divisée." Jules Boyadjian mentionne avoir participé à la campagne du député PS-NFP de la circonscription Paul Christophle. "Et si nous voulons gagner, il faut aller au-delà du NFP qui est déjà fracturé."
Un collectif citoyen face à l'alliance des partis de gauche
"Je pense que les Valentinois, comme l'ensemble des Français, regardent parfois avec une certaine déception les partis politiques et qu'ils sont plus sensibles à des personnes qui s'engagent pour leur ville, indépendamment des étiquettes et des appareils." Jules Boyadjian appelle ainsi les partis à le rejoindre derrière son collectif citoyen. "Je veux dire aux appareils politiques de ne pas avoir peur du mouvement citoyen puisqu'il a vocation à défendre les intérêts de la gauche et des écologistes dans un cadre plus large. Je dis aux partis politiques de rencontrer le mouvement citoyen et de se rassembler."
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