Roger Debury. — Ln pays de célibataires et de fils uniques . — Paris, Dentu, 1897.
Le nom dont ce livre est signé est un pseudonyme. Le véritable nom de l’auteur que plusieurs journaux ont depuis longtemps révélé au public est Georges Rossignol, professeur d’histoire au Lycée de Bordeaux. 11 s’est moins proposé d’écrire un livre que de remplir un devoir patriotique. Il veut appeler l’attention du public et du gouvernement sur les dangers que nous fait courir l’arrêt de développement de la population française, tan¬ dis que celle de nos voisins et rivaux continue à s’accroître. Il a été, dans cette voie, précédé par d’autres écrivains qu’il se plaît d’ailleurs à citer. Il confesse l’exagération voulue du titre qu’il a donné à son livre. Il y a certes encore parmi nous des gens qui se marient et même des familles nombreuses, mais les uns et les autres se font de plus en plus rares.
L’objet de l’auteur n’est pas tant de signaler le fait de la dépopulation de notre pays, fait depuis longtemps constaté et reconnu, que d’en signa¬ ler les conséquences nécessaires ou probables et surtout d’indiquer les re¬ mèdes que, suivant lui, nous pourrions encore apporter au mal. Cela expli¬ que qu’un seul chapitre, le premier, soit consacré à l’exposition des faits. L’auteur insiste surtout sur la comparaison entre la'France et l’Allemagne. Nous comptons actuellement 38 millions d’àmes et l’Allemagne 52 mil¬ lions ; c’est donc une avance de 14 millions qu’elle a déjà sur nous et tan¬ dis que notre population commence à décroître, la sienne s’accroît an¬ nuellement d’un demi-million. Si le mouvement continue, il y aura dans' cinquante ans environ 76 millions d’Allemands contre 38 millions de Français, autrement dit deux Allemands contré un Français. . s
La conséquence immédiate de cet état de chose, c’est la décadence de notre pays. La France a dû sa grandeur dans le passé au chiffre considé-