Un jeune homme a été tué jeudi vers 03H30 par des tirs de kalachnikov à Marseille, où ce premier règlement de comptes de l'année survient quelques heures avant une visite du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, a-t-on appris auprès du parquet.

Une enquête pour crime flagrant d'assassinat en bande organisée a été confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire de Marseille, a-t-on appris de même source.

Une personne, qui se trouvait dans un bar à proximité des lieux dans le 3e arrondissement de la ville, a été placée en garde à vue et était interrogée dans la matinée, a indiqué le procureur adjoint Dominique Auter.

La victime, un jeune homme de 20 ans nommé Habib Belgacem, était connue de la police pour usage de stupéfiants et avait été condamnée en septembre 2014 à 8 mois de prison pour vol à l'arraché, a précisé ensuite Brice Robin, le procureur de la République de Marseille.

Le jeune homme a été abattu au volant d'une Audi A3 et portait «plusieurs impacts de kalachnikov au niveau du thorax», selon M. Auter, confirmant des informations de La Provence. «C'est du 7.62, ça ne pardonne pas», a-t-il commenté, soulignant que «25 à 30» douilles de kalachnikov avaient été retrouvées sur les lieux de la fusillade.

Une douille de calibre 45 a également été retrouvée par les enquêteurs selon lesquels une deuxième personne a été visée par les tirs et a sans doute riposté, a observé M. Auter.

«C'est du règlement de comptes», a-t-il assuré. «Il n'y a pas de lien pour l'instant» avec des affaires et des bandes connues, a indiqué M. Robin.

Ce premier règlement de comptes de l'année 2016 dans une ville où ils font régulièrement la Une sur fond de lutte de territoires pour le contrôle du trafic de drogues survient quelques heures avant l'arrivée dans la ville de Bernard Cazeneuve, qui doit notamment rencontrer l'enseignant juif victime lundi d'une agression antisémite.

Les règlements de compte ont fait 13 morts à Marseille en 2015, selon des chiffres récents du ministère de l'Intérieur. Dans les Bouches-du-Rhône, il y a en moyenne deux douzaines de règlements de compte et tentatives par an, selon une autorité de police. 80 à 85% de ces affaires sont liées au trafic de stupéfiants et 40 à 45% d'entre elles sont élucidées, selon la même source.