Avec son nouveau site, "Les Echos" se renforce dans le numérique

Le journal Les Echos lance ce mardi 2 avril une nouvelle version de son site. Une transformation à 2 millions d'euros pour le groupe.

Pierre Louette, le PDG du groupe Les Echos-Le Parisien

"C'est une étape très importante", a souligné Pierre Louette, le PDG du groupe Les Echos-Le Parisien lors d'une conférence de presse qui s'est tenue ce mardi 2 avril pour le lancement d'une nouvelle version du site du journal économique Les Echos. "Nous amorçons un changement profond de l'expérience digitale de lecture", a-t-il soutenu. En s'inspirant des plateformes de streaming et en limitant considérablement le temps de chargement des pages, cette nouvelle version du site propose une lecture plus "fluide" à ses abonnés numériques. "On se doit d'être performants dans cette expérience car on est en concurrence avec des plateformes nées récemment", a souligné Pierre Louette. 

Les Échos - propriété du groupe LVMH - a notamment repensé la version du site qui sera réservée à ses abonnés, avec une première offre en promotion à 18 euros par mois. "L'idée est de développer une expérience sans clic pour se rapprocher de l'ADN du journal", selon la direction. Parmi les services proposés exclusivement aux abonnés - dont 80% sont des entreprises - qui bénéficieront d'une "expérience de lecture plus large", des synthèses qui revisitent l'essentiel de l'actualité et des grands rendez-vous de la journée, un sommaire façon Netflix pour scroller très rapidement sur le site et des newsletters très éditorialisées "avec un nouveau design".

Vidéo

Offre "first"

Le journal propose par ailleurs une offre "first" tarifée à 52 euros par mois, ce qui permettra à ses abonnés très premium de recevoir l'édition numérique une heure avant les autres abonnés et de participer à tarif préférentiel à des événements exclusifs du groupe. Pour les visiteurs occasionnels du site, la consultation est plus rapide et le nombre d'articles gratuits évolue désormais en fonction de leur profil. En analysant les comportements de leurs abonnés, ils ont veillé à "convertir" des visiteurs qui ne seraient "pas loin" de s'abonner, a souligné Pierre Louette.

Un coût de 2 millions d'euros

Développée pendant 18 mois, cette version 2019 du site Les Echos a coûté 2 millions d'euros d'investissement sur deux ans et a nécessité le recrutement d'une dizaine de développeurs. Sachant que le numérique représentait en 2018 30% du chiffre d'affaires Médias du groupe, contre 9% en 2011 et que son activité de diversification représente de son côté 37% du CA Marques des Echos, contre 13% en 2011. Pour la première fois en 2018, le nombre de 44.000 abonnés numériques aux Echos a dépassé le nombre d'abonnés au papier qui était de 42.000. "La vente au numéro n'est pas un champ d'expansion majeure", a déclaré Pierre Louette, qui vante une "diffusion du titre de plus en plus digitalisée". L'objectif pour le PDG du groupe est que d'ici à cinq ans, ce nouveau site ait permis de doubler ce nombre d'abonnés numériques. "Ce serait cohérent avec notre diffusion", a-t-il estimé. 

La maquette papier des Echos a également subi un léger "toilettage", a souligné son directeur de la rédaction Nicolas Barré. "Chaque ouverture de séquence est plus forte", s'est-il réjoui. Les pages "Idées & Débats" sont ainsi mises en valeur et petit "clin d'oeil créatif" en dernières pages avec le logo historique du titre qui sera revisité chaque semaine par un nouvel illustrateur. L'idée est aussi de fluidifier l'expérience en interne. L'ensemble de la rédaction composée de 200 journalistes travaille aujourd'hui sur le numérique. Cette refonte du site permettra à chacun des journalistes de glisser plus facilement les articles produits pour le numérique dans la maquette de la version papier. 

Les Echos vont par ailleurs lancer un podcast au format quotidien avant l'été - simultanément avec Le Parisien - et une newsletter au nom de code "garage" sera prochainement consacrée à l'automobile.