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Signes et couleurs des identités politiques, du Moyen Âge à nos jours, sous la direction de Denise Turrel, Martin Aurell, Christine Manigand, Jérôme Grévy, Laurent Hablot et Catalina Girbea

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¢ Signes et couleurs des identités politiques, du Moyen Âge à nos jours, sous la direction de Denise Turrel, Martin Aurell, ChristineManigand, Jérôme Grévy, Laurent Hablot et Catalina Girbea. Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2008. In-8o, 537 pages, ill. n. et bl., 48 pl. coul. h.-t. (Histoire.) ¢ Démontrer que drapeaux, enseignes et vêtements sont objets d’histoire aussi bien que les chartes ou les monuments, c’est l’objectif queMichel Pastoureau fixe d’emblée dans son introduction. Intitulée « Pour une histoire des emblèmes et des couleurs » , c’est un véritable manifeste pour faire enfin reconnaître un courant historiographique autour de l’étude des signes et des couleurs des identités politiques. Ce colloque (Poitiers, 14-16 juin 2007) a réuni, à l’instigation des médiévistes du Centre d’études supérieures de civilisation médiévale, des modernistes et contemporanéistes du Groupe d’études et de recherches historiques du centre-ouest atlantique et des politistes des Instituts d’études politiques, vingt-huit historiens de diverses nationalités autour de ces thèmes. Organisé en quatre parties : formes, espaces, fonctions et pratiques, il se donne donc pour objectif de répondre à un vide historiographique. En effet, mis à part quelques initiatives isolées comme les recherches menées en personne par M. Pastoureau, l’étude des armoiries, des drapeaux, des devises ou des vêtements a toujours été menée en marge de l’histoire comme de l’histoire de l’art. Par leurs contributions, les participants montrent que cette étude peut avoir pour l’histoire un intérêt multiple. Les contributions bénéficient d’un cadre de réflexion commun. Les signes et couleurs des identités politiques prennent des formes diverses (drapeaux, enseignes, vêtements...), sont employés dans des espaces géographiques, temporels ou sociaux définis, ont des fonctions bien précises et sont mis en oeuvre par divers moyens. Ce cadre n’a pas empêché la diversité des approches. Certains historiens étudient un symbole à travers plusieurs époques, comme StéphaneMichonneau qui travaille sur les couleurs catalanes depuis la légende médiévale fondatrice jusqu’à nos jours ; d’autres se concentrent sur des périodes précises, comme Werner Paravicini qui présente des considérations sur les signes et couleurs au concile de Constance. Ces approches différentes selon les temps, les espaces, les civilisations, ont été favorisées pour mieux éclairer le rôle pluriel que peuvent avoir en histoire signes et couleurs des identités politiques. Les historiens ont également adopté des approches méthodologiques diverses, autant de pistes et de modèles pour des recherches postérieures. Les différents contributeurs, tout en s’appuyant essentiellement sur les travaux de M. Pastoureau, développent à leur tour de nouvelles perspectives historiques. Dans certains cas, la démonstration est faite que les diverses formes d’un symbole, arme politique, s’inscrivent dans un dialogue. Philippe Contamine rappelle ainsi que la croix blanche droite est un symbole de la royauté française dès la fin du

xive siècle. Le dialogue s’instaure : la croix est blanche pour s’opposer à la croix rouge anglaise, elle est droite pour se démarquer de la croix en sautoir des Bourguignons. Ce système de dialogue entre devises et emblèmes de camps rivaux est traité dans plusieurs contributions. L’étude des symboles révèle ainsi des réalités politiques. Laurent Vissière use à bon escient de la notion d’influences réciproques dans le cas des devises nobles italiennes et françaises au temps des guerres d’Italie, temps d’échanges par excellence. Outre cette approche qui met en lumière rivalités, connivences et influences, plusieurs historiens ont procédé en suivant l’évolution d’une devise ou d’un symbole. D. Turrel a ainsi suivi la destinée du panache blanc d’Henri IV depuis la bataille d’Ivry jusqu’à sa permanence dans la bande dessinée contemporaine et dans la derb.

é. c. 2008 notes de lecture 653

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