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Acheter et vendre des voitures thermiques après 2035 ? Oui, mais à une grosse condition

Le collectif français du bioéthanol espère bien que l'Europe changera d'avis l'année prochaine sur la fin des moteurs thermiques en 2035. Mais autoriser leur vente impliquera de lourdes conséquences sur le plan technique.

La fameuse clause de revoyure commencera à être débattue dès cette année concernant la décision d'arrêter, ou non, les moteurs à combustion à partir de 2035 en Europe sur les véhicules neufs. Pour l'heure, Europe et certains constructeurs semblent se diriger vers le tout électrique, malgré le ralentissement subi par le marché sur le continent. Il faut dire que les sommes engagées par les grands groupes automobiles pour produire plateformes et autre technologies spécifiques à l'électrique sont bien trop importantes pour revenir en arrière à seulement quelques années de la date butoir. Et ce, d'autant plus que certains équipementiers qui ont longtemps fait du moteur thermique leur spécialité, ont soit prévu des plans de licenciements, soit se sont retournés vers la défense et l'armée. Il y a donc urgence à sauver ce qui reste des compétences sur le moteur thermique si l'Europe décidait de le reconduire après 2035. Mais cela ne se fera pas sans conséquences.

L'E85 deviendra E100, si et seulement si...

Du côté des acteurs du bioéthanol, on commence évidemment à s'activer et à user de toute son influences du côté des eurodéputés afin de défendre les intérêts d'un carburant d'origine biologique et produit en Europe. Mais pour qu'il puisse perdurer au delà de 2035, l'E85 ne pourra plus comporter de carburant d'origine fossile. Il devra alors devenir E100, le fameux superéthanol 100 % renouvelable sur lequel planche certains industriels.

Pas une mince affaire

Se poseront alors deux questions : les constructeurs vont-ils suivre avec une offre mécanique adaptée (l'E100 nécessitera certainement des adaptations importantes au niveau de l'injection, de l'admission...) ? Et si les moteurs à combustion passent 2035, l'Europe veillera à ce que les propriétaires utilisent bien du carburant renouvelable ou propre, comme l'E100. Même si la notion de "propreté" est toujours relative sur un fluide issu d'une agriculture très intensive. Mais comment le contrôler ?

"Les discussions politiques porteront notamment sur la poursuite de la vente des véhicules neufs équipés de moteurs thermiques après 2035, à condition de les faire fonctionner avec des carburants neutres en CO2, au nom de la neutralité technologique vis-à-vis des véhicules 100% électriques qui devraient toutefois devenir majoritaires."

Comment l'Europe va-t-elle s'assurer que ces nouveaux véhicules s'abreuveront bien en carburants neutres en CO2 ? Nous avions déjà évoqué la piste d'un indispensable boîtier de contrôle de carburant installé en usine et qui empêche le fonctionnement normal du véhicule si vous faites un plein de carburant fossile. Mais tout cela semble malgré tout bien complexe car les stations qui distribueront du sans-plomb en 2035 seront encore nombreuses pour faire tourner tous les véhicules déjà roulants. Autant dire que ce n'est pas encore gagné pour le moteur thermique, d'autant plus qu'à l'heure actuelle, rien n'indique que nous serons capables de produire des quantités suffisantes de ces carburants neutres en CO2 pour tout le monde : aviation, maritime, transport routier...

Journaliste automobile (et un peu bicyclette aussi). Autant passionné par la nouveauté que l’industrie ou l’environnement, mais aussi tout ce qui fera avancer la mobilité.

Publié le 07/04/2025 à 08:17
Véhicules d'occasion