Essai Kawasaki Versys 1100 S : un trail GT quatre cylindres qui ne manque pas de souffle
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Si l'esthétique évolue peu, cette nouvelle Kawasaki 1100 S propose un 4-cylindres efficace de 135 ch qui répond à la norme Euro 5+ pour 15 699 €. © Kawasaki - 2/7
La Kawasaki Versys 1100 S se pose comme un très bon compromis pour tout faire © Kawasaki - 3/7
Le réglage de la bulle de la Kawasaki Versys 1100 S est fastidieux et ne s'envisage qu'à l'arrêt. © Kawasaki - 4/7
Lourde en manœuvre avec 257 kg à sec la Kawasaki Versys 1100 S se montre en réalité docile sur la route. © Kawasaki - 5/7
La Kawasaki Versys 1100 S intègre des poignées chauffantes. © Kawasaki - 6/7
En fait il ne manque à cette Kawasaki Versys 1100 S qu'une boite semi-auto qui collerait bien à sa philosophie. © Kawasaki - 7/7
Avec les anti-brouillards et les feux de virage qui s'allument en fonction de l'inclinaison, la conduite de la Kawasaki Versys 1100 S est rassurante même la nuit. © Kawasaki








Si, esthétiquement, la Versys 1100 S évolue peu, sa robe, à la frontière entre trail et GT, cache un 4-cylindres en ligne qui répond désormais à la norme Euro 5+ en gagnant puissance et couple. De quoi rendre cette moto encore plus polyvalente ? On a testé !
- Moteur puissant mais velouté
- A l'aise partout
- Travail des suspensions même en version S
- Prise USB-C mal intégré
- Réglage de la bulle fastidieux
- Une boite auto en option ?
Si, comme les autres gros trails, la Kawasaki Versys vit dans l’ombre de la BMW GS, elle s'illustre depuis 2012 comme un best-seller de Kawasaki. Un tarif placé, un équipement fourni et surtout un 4-cylindres velouté ont fait sa réputation. Que vaut cette nouvelle itération qui répond désormais à la norme Euro 5+ ?

Kawasaki Versys 1100 S, évolution tarifaire contenue
Pour cette évolution, le constructeur japonais a décidé de s'inscrire dans la continuité. La version S débute à 15 699 €, tandis que la SE, dotée de suspensions pilotées, s’affiche à 17 799 €. En ajoutant la configuration Gran Tourer (bagagerie, pare-carters, support GPS, feux antibrouillard), la facture dépasse les 2 000 € supplémentaires. Visuellement ensuite, aucun changement notable, si ce n’est l’apparition d’un module USB-C sur le guidon, bienvenu mais mal intégré. On regrette aussi des connexions visibles sous la bulle, et un support de béquille latérale qui semble frêle pour les 257 kg de la machine.
Intimidante de prime abord et réclamant de bien lever la jambe pour se mettre en selle, cette dernière étant perchée à 84 cm du sol, la Versys est ensuite un animal docile. On se sent immédiatement à l’aise, avec un triangle jambes-fessier-guidon cohérent assurant une posture naturelle. Et le moelleux de l’assise invite à de longues escapades sans que son invité(e) râle au bout de 100 km, grâce à une selle encore plus rembourrée à l’arrière.

Kawasaki Versys 1100 S, dotation quasi complète
Reste que ce bon sens de l’accueil ne doit pas faire oublier qu’il faudra un peu de temps pour se familiariser avec les touches des menus, qui se commandent avec les deux mains. Néanmoins, l'interface est fluide et surtout complète. Tout autant que l'instrumentation de bord de l'écran TFT (5 pouces), qui offre une bonne lisibilité et la possibilité de choisir son design. L'affichage en temps réel de l'inclinaison en virage, tout comme les 4 modes de conduite, qui permettent de réguler la puissance moteur selon que l'on est en Road, Sport, Rain ou Rider, est un plus. C'est d'ailleurs dans ce dernier que l'on pourra régler sur 3 modes le Traction Control. Ce tableau pourrait être presque exemplaire, s’il ne fallait en passer par un réglage manuel de la bulle tellement fastidieux qu’il ne s’envisage qu’à l'arrêt.

Au guidon de la Kawasaki Versys 1100 S
Sur la route, la Versys révèle son nouveau visage. Lourd en manœuvre, le gros trail nippon s'allège comme par magie dès les premiers mètres. On profite d'ailleurs sur les plus basses révolutions du 4-cylindres d'un nouveau réglage du quick shifter, disponible désormais dés 1 500 tr/min. Un vrai plus en ville, où on profite du généreux couple de 112 Nm et du souffle linéaire, mais plein, de ce nouveau 1 099 cm3 à la course allongée. Ce n'est pas la seule modification apportée à ce moteur : les conduits de la boîte à air – que l'on prend plaisir à entendre grogner dès les mi-régimes – et les conduits d'admission ont été optimisés.

Alors, de docile en conduite coulée, presque facile, on passe à un autre univers lorsque l’on tourne davantage la poignée de gaz, avec un caractère trempé et plus particulièrement en mode Sport. Notez toutefois qu'il faut patienter quelques secondes et couper totalement les gaz pour passer d'un mode à l'autre. Bref, avec ce dernier, on gagne en réactivité ce que l'on perd un peu en souplesse. Mais le moteur donne la sensation d’être inépuisable et d'un remarquable velouté. C'est puissant – merci les 135 ch –, énergique mais toujours sans brutalité. Rigoureuse, la partie cycle suit sans sourciller, y compris sur les routes bosselées, illustrant le remarquable travail des suspensions, notamment de la fourche, que l'on n’hésitera pas à raffermir d'un ou deux crans. De quoi prendre du plaisir sur itinéraire sinueux, avant de tailler de longues distances pour rentrer à la maison. Sur autoroute, entre régulateur de vitesse et poignées chauffantes, la Versys 1100 S se sent aussi à l’aise.

Au final, la Versys 1100 S n'est peut être pas la plus excitante de son segment, et une boîte semi-automatique siérait bien à sa philosophie, mais elle est exploitable partout, tout le temps. Cette Kawasaki séduira les roule-toujours à la recherche d’une compagne de voyage efficace, et qui ne veulent pas entendre parler d’autre chose que d’un gros quatre-cylindres.
Plus paillote que pilote, c'est d'un mélange d'information et d'huile 2 temps que je me nourris pour partager au quotidien ma passion des 2 et 4 roues. Fan de technos et de tout ce qui roule, je regarde devant sans faire table rase du passé.