"On a bien fait d’investir 60 M€ il y a dix ans" : aux Thermes de Balaruc, le pari réussi de la gestion publique
SÉRIE (2/12) Les Thermes prospèrent sous la forme d’une société publique depuis 2012, entre investissements maîtrisés et retombées économiques florissantes.
C’est l’originalité du modèle balarucois. L’établissement thermal est géré depuis 2012 par la Société publique locale d’exploitation des Thermes (Spleth), détenue à 85 % par la mairie de Balaruc-les-Bains, à 14 % par Sète Agglomération et à 1 % par le Département de l’Hérault. "Ce modèle nous engage à une gestion exemplaire, où chaque décision est prise dans l’intérêt du territoire et de ses habitants", explique Didier Calas, le président directeur général des Thermes.
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Concrètement, la Ville, propriétaire des murs, confie l’exploitation commerciale à cette SPL moyennant une délégation de service public. Le bail prévoit une location que paie la SPL chaque année à la Ville. Les résultats générés sont réinvestis (à hauteur d’1M€ chaque année, NDLR) directement dans l’entretien, l’amélioration de l’établissement thermal et la recherche (notamment en études).
"L’huître de Bouzigues et le picpoul de Pinet peuvent dire merci aux Thermes"
"Tout est plus clair, abonde Gérard Canovas, maire de Balaruc-les-Bains depuis 2008. 80 % de la location part dans le budget thermal annexe de la Ville. L’investissement de 60M€, réalisé il y a dix ans, est financé par l’activité commerciale thermale (la Ville avait alors emprunté 27M€, déjà remboursés à 60 % dix ans plus tard, NDLR)."
Ce fonctionnement fait jusqu’ici ses preuves. "Le développement de l’activité thermale et la diversification de ses activités nous montrent qu’on a bien fait d’investir 60M€ en 2014, observe, avec plaisir, Gérard Canovas. Personne ne peut le nier. Aujourd’hui, on ne pourrait plus le faire." La Région (11M€), Thau Agglo (10M€) et le Département (5M€) avaient à l’époque consenti à mettre la main à la poche.
51 500 curistes en prévision pour 2025
Afin que les hébergeurs bénéficient pleinement de l’afflux de curistes à Balaruc-les-Bains, la Ville s’est également lancée dans plusieurs programmes de constructions et de rénovations de son parc de logements ces dernières années. Sachant que l’économie devrait continuer d’être profitable. "De par la qualité de nos soins, on atteindrait 51500 curistes en prévisionnel pour 2025, dévoile Gérard Canovas, qui se base sur des réservations supérieures de 11,25 % par rapport à 2024. Les hébergeurs en bénéficient, mais pas seulement. C’est toute une économie. L’huître de Bouzigues et le picpoul de Pinet, par exemple, peuvent aussi dire merci aux Thermes de Balaruc."

Paul-François Houvion (directeur général des Thermes) : "On veut faire de Balaruc une marque nationale"
Comment les Thermes se sont relevées de la période Covid ?
Notre chiffre d’affaires est passé depuis 2019, de 34 M€ avant Covid, à 39,4M€. Nous représentions 9 % des curistes français en 2019 ; en 2024 on est à 10,7 %, soit 1,7 point de part de marché gagné. On est la seule station thermale à réussir ça ! Nous n’avons pas retrouvé notre nombre de curistes (53 000), mais la santé économique est revenue.
Vous a-t-il fallu, pour cela, réinventer votre modèle ?
Le Covid a provoqué un changement de paradigme. Le marché des mini-cures en 2019 ne représentait rien. En rendant l’inaccessible plus accessible (de 600€/semaine à 249€) en 2021, on les a démocratisées. Ce marché satisfait les accompagnants, une clientèle sans maladie lourde ou chronique, mais avec une douleur conjoncturelle. Depuis août 2021, le marché du thermalisme n’est plus le même. Le Covid a changé les habitudes sanitaires, avec plus d’attentes. On est dans une ère où le curiste est aussi beaucoup plus sollicité, on a donc fait évoluer le digital. On a vu une révolution sur les cosmétiques… On a remis notre modèle en question.
Quels sont désormais vos défis économiques ?
Notre gamme dermatocosmétique a des chiffres très encourageants. On veut faire de Balaruc une marque nationale. C’est un axe de progrès très fort. Mais l’enjeu global, c’est notre service médical rendu (SMR). On veut l’asseoir par des études, le rendre indiscutable et démontrer notre place de leader de la médecine thermale en France. Le SMR peut chambouler l’économie du thermalisme. C’est bien l’enjeu pour chaque station : prouver que son eau répond aux pathologies, qu’elle est support de la médecine. Là-dessus, Balaruc est déjà très bien placé.





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