Juan Manuel FANGIO
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Born the 24 june 1911 - Balcarce (Buenos Aires)
Die the 17 july 1995 - 84 years - Balcarce (Buenos Aires)
Nation : Argentina
First Grand Prix :
Britain 1950
Last Grand Prix :
France 1958
Best result :
1st
Best grid position :
1st
 
World Champion in  1951, 1954, 1955, 1956, 1957
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Average: 2,25

Avec cinq titres et vingt-quatre victoires en cinquante-et-un Grands Prix de Formule 1, Juan Manuel Fangio est une légende de la course automobile.


D'abord footballeur, il reçoit le surnom d'El Chueco (qui signifie « à cheval sur un tonneau ») en raison de la forme de ses jambes. Mais très vite, c'est la mécanique qui le passionne. A seize ans, il abandonne ses études pour devenir apprenti mécanicien. Il prend alors goût à la compétition automobile et, après son service militaire, décide de lancer son propre garage et de se lancer également dans la compétition.


Sa première course a lieu en 1934 à bord d'une Ford T, mais il abandonne à cause d'une rupture de bielle. En 1938, il construit une voiture avec son frère et participe à la course de Ne Cochea. Il termine septième lors de sa seconde participation, après avoir réalisé le meilleur temps des essais. Il participe à d'autres courses et se classe à de bonnes places, compte tenu du matériel dont il dispose. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, les courses prennent fin, et Juan Manuel se met à courir sur les longues routes d'Argentine avec une Cadillac offerte par les habitants du village pour parfaire son apprentissage de la conduite.


Il effectue son retour en 1947 en tant qu'observateur, puis devient pilote l'année suivante. Le gouvernement de Juan Perón lui offre une Maserati 4CLT et il participe au Grand Prix d'Argentine. Il y fait la connaissance de Jean-Pierre Wimille, l'un des grands pilotes français de l'époque. En 1949, il arrive en Europe avec le soutien du régime de Juan Perón. L'Argentin multiplie alors les victoires et se voit offrir une place chez Alfa Romeo pour la saison 1950 du championnat du monde de Formule 1.


Alfa Romeo

La première saison avec l'Alfa Romeo Tipo 158 est plutôt satisfaisante. C'est Giuseppe Farina qui remporte le premier Grand Prix de l'histoire de la Formule 1, tandis que Juan Manuel doit abandonner. A Monaco, l'Argentin remporte la victoire, tandis que Farina abandonne après avoir provoqué un terrible carambolage. Après avoir abandonné lors du Grand Prix de Suisse, remporté par Farina, il gagne en Belgique et en France. Le titre se joue lors de la dernière manche en Italie. Auteur de la pole position, il se fait doubler par Farina dès le départ puis abandonne à cause d'une boîte de vitesses cassée, et termine ce premier championnat à la deuxième place derrière Giuseppe Farina.


En 1951, Juan Manuel remporte le premier Grand Prix de la saison, mais termine hors des points en Belgique, tandis que Farina remporte la course et prend la tête du championnat. Il remporte ensuite la victoire en France, après avoir repris la voiture de Luigi Fagioli. Cependant, les Ferrari commencent à gagner en performance et remportent les trois courses suivantes, tandis que Juan Manuel termine deuxième à deux reprises. A la veille du dernier Grand Prix, en Espagne, Alberto Ascari et lui sont en lice pour le titre. Juan Manuel double l'Italien, qui est parti depuis la pole position dès le quatrième tour, et file vers la victoire et son premier titre de champion du monde.


Alfa Romeo ayant décidé de quitter la Formule 1, il rejoint Maserati en 1952. En attendant le début du championnat de Formule 1, il participe à la Temporada Argentina et remporte six victoires au volant d'une Ferrari 166.


L'accident

Le 7 juin, il participe à l'Ulster Trophy au volant d'une BRM, puis doit participer le lendemain au Grand Prix de Monza avec la nouvelle Maserati. Après avoir abandonné avec la BRM, il devait prendre un avion privé pour se rendre directement en Italie, mais il doit finalement prendre un vol commercial. Après un premier vol entre l'Irlande et Londres, il embarque pour Paris, mais se retrouve à court de correspondances pour Milan en raison des conditions météorologiques défavorables. Il téléphone alors à Louis Rosier pour lui demander de lui prêter une voiture et poursuit son périple jusqu'à Monza par la route. Arrivé peu avant le départ, il est autorisé à prendre part à la course en dernière position, n'ayant pas participé aux essais. Lors du deuxième tour, dans le virage de Lesmo, il commet une erreur de pilotage et sa Maserati part en tonneau. Ejecté de sa voiture, il se réveille à l'hôpital avec de graves blessures aux vertèbres cervicales. Il échappe de peu à la paralysie et doit observer une longue convalescence, immobilisé dans un plâtre.


Maserati

Il effectue son grand retour en 1953 avec la Maserati A6GCM et montre qu'il a retrouvé toutes ses capacités. Lors des trois premières manches de la saison, il se qualifie deux fois deuxième puis réalise la pole position à Spa-Francorchamps. Cependant, il doit abandonner à trois reprises à la suite de problèmes mécaniques. Lors du Grand Prix de France, il parvient à terminer deuxième malgré une boîte défectueuse, après une belle lutte avec Mike Hawthorn, qui remporte la course. Il enchaîne ensuite deux autres deuxièmes places. Il renoue avec la victoire lors du dernier Grand Prix en Italie, sur le circuit qui avait failli mettre fin à sa carrière, et termine le championnat à la deuxième place derrière Alberto Ascari.


Mercedes

En 1954, il est recruté par Alfred Neubauer pour piloter l'une des Flèches d'Argent de Mercedes-Benz de retour sur les circuits après quinze ans d'absence. Mais les W196 ne sont pas encore prêtes, et Juan Manuel débute la saison avec la nouvelle Maserati 250F. Il débute la saison en trombe puisqu'il remporte les deux premiers Grands Prix. Pour la quatrième manche en France, les Mercedes, avec leurs carrosseries enveloppantes, sont enfin prêtes, et Juan Manuel gagne facilement la course. Après une quatrième place à Silverstone, il enchaîne avec trois victoires consécutives et remporte son deuxième titre à l'issue de sa meilleure saison.


En 1955, la Mercedes reste la meilleure voiture et Juan Manuel accueille un nouveau coéquipier : Stirling Moss, qui deviendra son meilleur adversaire. Mais face au Maestro, qui remporte le premier Grand Prix de la saison en Argentine, Moss reste l'élève face à son maître. L'Argentin s'impose ensuite en Belgique, puis participe aux 24 Heures du Mans avec Moss. Alors qu'il est juste derrière la Mercedes de Pierre Levegh, il voit celle-ci s'envoler dans le public et parvient de justesse à éviter l'Austin de Lance Macklin. De retour en F1, il gagne le Grand Prix des Pays-Bas, puis le maître termine deuxième derrière Moss à Aintree. A-t-il laissé son coéquipier gagner à domicile ? Ce mystère reste entier. Avec ce podium, Juan Manuel remporte son troisième titre et termine la saison par une victoire à Monza. En octobre, Mercedes annonce son retrait de toutes compétitions à la suite de la tragédie du Mans, et Juan Manuel rejoint Ferrari pour la saison suivante.


Ferrari

Les relations entre le Maestro et le Commendatore Enzo Ferrari sont tendues. Juan Manuel accuse même Ferrari d'avoir percé des trous dans sa monoplace pour noyer son moteur lorsqu'il pleut ! La saison 1956 est la plus difficile pour Juan Manuel, qui doit prendre des points en empruntant la voiture de Luigi Musso en Argentine, puis celle de Peter Collins lors de la dernière épreuve, alors que ce dernier aurait très bien pu garder sa voiture et remporter le titre ! Il remporte néanmoins un quatrième titre mondial, mais ne se sentant pas chez lui, il quitte la Scuderia pour rejoindre Maserati en 1957.


Retour chez Maserati

La saison 1957 sera la dernière saison complète de Juan Manuel, qui domine aisément ses adversaires en remportant les trois premières manches. Le Grand Prix d'Allemagne, disputé sur le Nürburgring, illustre à merveille le génie du pilote argentin. A la suite d'un arrêt au stand pour refaire le plein, il se retrouve avec 48 secondes de retard derrière les Ferrari de Hawthorn et Collins. Juan Manuel va alors enchaîner les meilleurs tours et rattraper les Ferrari pour les dépasser dans l'avant-dernier tour, terminant avec trois secondes d'avance sur Mike Hawthorn. Le record du tour est de 9 minutes et 17 secondes, soit 8 secondes de mieux que la pole position ! C'est sa dernière victoire, la vingt-quatrième, et celle qui lui apporte la consécration mondiale pour la cinquième fois.


Il participe à deux autres Grands Prix en 1958 avec Maserati, où il termine deux fois quatrième, et tente de se qualifier pour les 500 miles d'Indianapolis avant de quitter définitivement la compétition automobile. Lors du Grand Prix de France, alors que Hawthorn a l'occasion de prendre un tour à l'Argentin, il ralentit et reste derrière lui. Il déclare ensuite : « On ne prend pas un tour à Fangio », phrase qui illustre le respect qu'il inspirait à ses pairs.


Le 17 juillet 1995, Juan Manuel Fangio s'éteint à l'âge de 84 ans, victime d'une crise cardiaque. L'Argentine décrète trois jours de deuil national pour le quintuple champion du monde.

Julien